STORM 4

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EXTRAIT

Un curieux objet noir ornait la porte de son garage. Mais il était encore trop loin pour le distinguer. Il accéléra le pas, les yeux rivés sur cette porte.

L’objet bougeait, à cent mètre de là. Il se doutait que c’était un animal. Il se mit à courir avec le peu de forces qui lui restaient.

Arrivé face à la porte, un corbeau se débattait les ailes clouées en croassant, bec ouvert. Deux lignes de sang coulaient de ses ailes meurtries sur le bois, jusqu’au sol.

L’oiseau braillait de tout son être en plein soleil.

Guillaume analysa l’urgence de la situation en une seconde, il courut chercher une pince et une grande serviette et revint près de l’oiseau. Il approcha la pince du premier clou et reçu en échange un coup de bec dans l’avant bras qui lui cisailla la peau. Puis un deuxième avant qu’il n’ait eu le temps d’intervenir.

Reculant, il changea de méthode, à l’aide de la serviette il couvrit la tête du corvidé et put enfin le libérer.

Il le recueillit dans la serviette et décida de l’emmener à l’intérieur. Il sentait le petit cœur affolé du volatile à travers sa serviette tâchée de sang. Le sien contribuait à rajouter au cauchemar. Avec le pied, il dénicha un carton sans se séparer de l’oiseau, il plaça l’ensemble, oiseau et serviette à l’intérieur er referma la boite.

Dans la salle de bain, il fit le plein d’antiseptique en spray, de bandelettes, de coton hydrophile, de Bétadine et revint dans la salle.

En ouvrant subrepticement le carton, il reçut à nouveau des coups de bec puissants. Le corbeau avait réussi à sortir de la serviette. Il referma la boite et réfléchit à nouveau.

Emmener l’ensemble chez un vétérinaire ? Combien de temps cela prendrait ? Ce serait en dernier recours. Il devait tenter autre chose…

Se munissant de gants en cuir épais, il ouvrit en grand le carton et chopa le corbeau au cou, de l’autre main, il fixa plusieurs élastiques sur son bec et inséra une boule de polystyrène à l’extrémité de celui-ci. Ainsi protégé, il pouvait commencer à examiner les plaies.

L’oiseau après plusieurs tentatives d’attaque, se fatigua. Mieux il commença à se débattre de moins en moins. Cela facilitait grandement les efforts de Guillaume. Il désinfecta chaque plaie au spray sans alcool, plaça comme il put, à l’aide d’adhésif, des bouchons de coton imprégnés de Bétadine.

Les plaies ne saignaient plus et le corbeau gardait ses ailes ouvertes. L’une d’entre elle était brisée. Guillaume improvisa une attelle temporaire à l’aide de deux baguettes chinoises qu’il fixa à l’aide d’un fil à coudre et d’une aiguille passant à travers le plumage.

Ce n’était qu’une réparation de fortune mais cela tenait correctement. Le corbeau, devenu plus calme, regardait Guillaume œuvrer sans montrer une quelconque animosité.