DÉFINITION
La punition est l’expression d’un rapport de force dans lequel le dominant exerce son pouvoir sur le dominé.
La punition s’exerce dans le cadre d’un pouvoir personnel et peut paraître arbitraire car elle dépend du bon vouloir de l’individu en position de supériorité.
EXTRAIT
Amber MacKenzie
1
Elle atterrit sur le bitume huileux d’une station service au beau milieu de l’Oklahoma non loin de Warwick. Le revêtement rugueux entama son jean qui ne résista pas ouvrant une large déchirure au niveau du genou droit.
Paul, John, Mike ou Mickael, le petit ami du moment l’avait jetée là, par la portière sans même s’arrêter, déversant par la même occasion une valise à moitié défoncée qui ne résista pas au choc et étala tout son contenu sur quelques mètres.
La Chrysler fit demi-tour dans un crissement de pneus qui symbolisait bien l’état d’esprit du conducteur.
Dans le petit bar routier, personne n’avait porté attention, ni même entendu la scène du parking. Des hommes étaient attablés au bar sirotant de la bière dans une atmosphère sonore de Country couvrant pour moitié des rires gras aux vapeurs d’alcool.
Amber se releva, rassembla ses vêtements qu’elle entassa pêle-mêle dans la petite valise étriquée. Il était impossible de la refermer, les serrures avaient toutes lâchées. Elle prit sa ceinture, en fit le tour et l’attacha autour.
Ainsi était faite sa misérable vie personnelle, elle ne trouvait que des gars paumés, alcooliques, drogués, parfois même les deux. Ses histoires ne duraient jamais très longtemps. Elle était épuisée et instable… Sa vie professionnelle était tout autant catastrophique, elle avait pourtant fait des études de droit et de journalisme. Ce qu’elle ne supportait pas par dessus tout, c’était la hiérarchie masculine. Parfois elle trouvait un job intéressant, elle s’investissait passionnément… sans doute trop ! Exigeante avec elle-même elle savait aussi l’être avec les autres. C’était une femme de caractère, trente-sept ans, des cheveux de jais attachés en queue de cheval. Grande et athlétique, elle savait souvent en imposer lorsqu’elle était bousculée, mais sur ce coup là, la chance ne fut pas au rendez-vous.
Elle avait reprit ses esprits et constata que son genou avait subi également le ponçage par le sol. Très égratignée, elle dû enserrer un mouchoir autour de sa jambe pour stopper le saignement et c’est en boitillant qu’elle fit irruption dans le bar.
Seule femme, hormis les deux entraineuses payées à la commission, son entrée fut remarquée quelques secondes, puis chacun reprit le sens qu’il voulait donner à sa soirée du moment.
Elle se dirigea vers les toilettes des femmes pour éponger le sang et se rafraîchir un peu pour être plus présentable, elle y croisa une fille assise recroquevillée contre le mur du couloir, les yeux hagards, elle délirait… Elle ne sut si c’était dû à une prise excessive d’alcool ou à un shoot trop chargé. Les sanitaires étaient miteux comme l’endroit, des tags avaient noircis les murs, le tartre avait envahi de jaune les lavabos qui tenaient à peine au mur. Les portes des toilettes étaient toutes défoncées de coup de pied et de poing. Le sol glissait de crasse. C’est du bout des doigts qu’elle trouva un peu d’eau correcte pour s’arranger…
Valise sous le bras, elle alla s’asseoir à une table libre, elle sortit son téléphone, constata de légers dégâts sur la coque et entreprit de chercher de l’aide pour la nuit qui commençait à tomber… Elle explora tout son répertoire, le seul ami qu’elle trouva était à des milliers de kilomètres à Seattle. Le choix se rétrécissait… elle sortit son portefeuille de sa poche et compta son argent, elle avait 75$ en espèces, plus qu’il n’en fallait. Un motel était attenant au bar, elle décida de rester pour la nuit se promettant d’aviser le lendemain matin.